2016, une année pas comme les autres

Pour beaucoup d’entre vous, cette journée de 31 décembre représente la fin d’une année. Pour moi, elle représente carrément le début d’une nouvelle vie à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Il y a 5 ans, ma petite Eléanore venait au monde. J’étais loin d’imaginer que le polyhandicap entrait dans nos vies à ce moment là. Depuis ses deux ans, âge de son premier diagnostic, le 31 décembre était un jour triste pour moi. Je n’avais pas voulu faire un enfant pour qu’il soit malade et souffre toute sa vie. Trois ans plus tard, aujourd’hui, je fais le bilan de cette première année avec le syndrome de Rett (avant elle était diagnostiquée autiste). Ce fut une année très difficile pour moi. Aussi bien d’un point de vue personnel que professionnel. Eléanore dormait peu donc moi aussi. J’étais très fatiguée physiquement et psychologiquement. A un moment, j’ai cru que je ne m’en sortirai jamais. Je faisais mes mariages et mes séances en me demandant avant chacun de ces moments, si j’allais y arriver, si mon corps n’allait pas me lacher, si je n’allais pas fondre en larmes, si j’allais faire mon travail comme il se doit… A ma grande surprise et ma joie, tous ces moments m’ont permis de rester vivante, de reprendre des forces, de ne pas lacher. Vous n’imaginez à quel point je suis reconnaissante envers mes photographiés de cette année.

père fille

La photographie comme l’accompagnement de mes émotions

Après mon workshop en Inde, en janvier dernier, mon introspection a commencé. Cette expérience là-bas, a complètement remis en cause ma conception de la vie et sans m’en rendre compte, petit à petit, je sombrais car entre ce que j’ai vécu là bas, les émotions que je vivais et mon quotidien, je ne croyais plus en rien. Je vous dis pas le bordel que c’était dans ma tête et mon coeur ! Ne plus croire en RIEN, c’est la route directe pour la mort ! J’étais pourtant quelqu’un de très spirituelle qui croyait aux anges gardiens, aux guides spirituels, aux cadeaux de la vie… Piouf ! Tout ça c’était fini. Je me sentais vide et seule. Et puis je ressentais tellement de choses en moi que je voulais exprimer. Et le seul reflex que j’avais, c’était d’attraper mon appareil photo. C’est avec ma fille que j’ai commencé à vraiment expérimenter l’expression de mes émotions à travers la photographie parce que ce qui me bouffait le plus c’était ce putain de syndrome qui s’était installé chez moi sans me demander. J’ai vu à quel point mes émotions étaient intenses aux déclenchements et que mes photos n’en étaient que plus fortes. A partir de ce moment là, j’ai décidé de ne croire qu’en moi. Je savais que ça serait difficile mais c’était le seul moyen de m’en sortir.

Quand j’ai participé au workshop de Baptiste et Jérémy, mon objectif était clair : je veux être moi et faire la photographie que j’aime. Ces deux super mecs ont répondu à mes attentes et bien plus que je ne l’espérais. A la suite de cet accompagnement, beaucoup de choses se sont mis en place professionnellement. J’ai grandi, j’ai pris confiance, j’ai compris, j’ai agi. Plus le temps passait, plus je me sentais en phase avec moi-même humainement et photographiquement parlant. J’ai fais appel à une coach formidable qui m’a aidé à continuer mon cheminement professionnel suite au workshop de Baptiste et Jérémy et sans m’en rendre compte, je me suis construite émotionnellement aussi. Mes relations avec mes photographiés étaient encore plus sincères, plus fortes et belles !

détails

Raconter ma vie pour mieux photographier la votre

C’est certain, des épreuves comme vivre avec le polyhandicap grave de son enfant, ça tue une partie de vous-même. Je ne suis donc plus la même personne que l’année dernière. Malgré tout, je suis encore là. Rett n’a pas gagné, ma fille le vit avec le sourire et une joie de vivre incroyable et me connaissant bien mieux maintenant, mon approche photographique est bien plus claire aujourd’hui : j’aime et je veux photographier la vie, le vrai. Et pour ça, j’ai besoin de vous parler de moi. C’est pas prétentieux ni égocentrique. C’est juste que je ne vois pas comment vous pourriez me faire confiance, me livrer des émotions authentiques et vous montrer tel que vous êtes si de mon coté je ne m’ouvre pas à vous. Et puis je ne vois pas où est le mal de parler de soi, de partager ses expériences et de raconter nos vies. Moi ça ne me dérange pas. Echanger me fait grandir. Et puis j’assume qui je suis et ce que je dis. Bien sûr, je peux déranger. Mais rien ne vous oblige à me suivre. Cette année, j’ai eu de plus en plus de clients qui me ressemblent et avec qui j’ai partagé des moments très forts. C’est tout ce que je demande.

De nouveaux projets

Mon nouveau site internet est le résultat de cette belle année avec tous mes super photographiés et de mon développement personnel. C’est suite à mon voyage à Venise où j’ai compris des tas de choses que je me suis lancée pour refaire un site internet à ma nouvelle image. Ce blog contiendra également des reportages photos personnels, des sujets autres que la famille ou le mariage parce que chaque reportage, quelque soit le thème, exprimera des parties de moi-même que j’aurai envie de partager avec vous.

J’ai des projets plein la tête, comme tous les ans, mais aujourd’hui je suis plus forte pour les réaliser car je sais bien mieux qui je suis.

Je vous souhaite à tous une très belle fête de fin d’année et que 2017 vous apporte les clés de votre bonheur.

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3 commentaires

  1. Très belle année 2017 à toi et à ta petite famille.qu’elle soit remplie de jolis projets,de joies.Rett n’a pas gagné,tu as été plus forte,vous avez été plus forts, individuellement et collectivement.quelle belle équipe vous formez tous les 4!Plein de gros bisous à vous.

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